Soft skills et sciences : les 3 indispensables pour réussir

Soft skills et sciences : les 3 indispensables pour réussir

soft skills et sciences

Soft skills et sciences, voici le thème que je me propose d’aborder pour ma participation à un carnaval d’articles organisé par Elise du blog Optimisme Cool. Il s’agit d’un blog qui propose aux parents d’enfants atypiques un accompagnement pour mieux vivre leur parentalité. Mon coup de cœur va d’ailleurs droit à cet article : Comment aider ton enfant hypersensible.

Qu’est-ce qu’un carnaval d’articles ? Et bien c’est tout simplement un évènement 100% virtuel qui rassemble plusieurs blogueurs autour d’un même thème. Le lecteur a ainsi la possibilité de découvrir différents points de vue, différentes façons d’aborder un seul et même sujet.

Et pour ce carnaval, Elise a proposé que nous nous penchions sur 3 soft skills incontournables pour réussir. Encore un anglicissisme me diras-tu ! Je l’avoue ! Et quand j’ai cherché sa définition en français, cela m’a donné « compétence non-technique »…Est-ce que tu y vois plus clair ? Ce n’est pas certain !

Les softs skills sont en fait des compétences que chacun d’entre nous avons mais que nous n’avons pas apprises à l’école, ou tout du moins, pas comme nous avons appris le français, les mathématiques ou la physique-chimie. Nous n’avons eu aucun cours pour apprendre ces fameuses compétences ! Parmi elles, nous allons retrouver l’empathie, le respect, la capacité à faire confiance ou encore l’écoute active ou l’autonomie.

Je te propose maintenant de partir à la découverte des trois soft skills qui me semblent indispensables pour réussir dans les sciences !

La curiosité : une indispensable soft skill scientifique

Soft skills et sciences : la curiosité en pôle position

La curiosité est indéniablement la « soft skill » de base à avoir pour réussir dans le domaine des sciences ! Et pourtant ! A l’école, tu vas apprendre la physique, la chimie, les mathématiques ou encore la biologie…mais tu n’auras aucun cours sur la curiosité ! Je dirais même que, selon les professeurs, cette qualité est même dévalorisée ! Je me souviens encore des professeurs qui répondaient de manière cassante à un ou une élève qui posait une question : « reste concentré sur le sujet », « cette question n’est pas à l’ordre du jour », « on verra ça plus tard »…

La curiosité est pourtant une qualité indispensable à tout bon scientifique ! Si l’Homme n’avait pas été curieux, jamais il ne se serait posé des questions sur tout ce qui l’entoure ! Les hommes préhistoriques ont été curieux au sujet du feu. Résultat, ils ont réussi à l’apprivoiser. Ils se sont demandé comment faciliter les déplacements. Résultat, ils ont inventé la roue ! Et ce n’était là que le début de l’Histoire !

Mais comment développer cette qualité ? J’ai un secret ! Tous les petits êtres humains naissent curieux ! Il suffit ensuite d’assouvir cette soif de découverte pour que la curiosité grandisse en même temps que l’enfant ! Tu ne me crois pas ? Je te défi de passer une ou deux heures avec un enfant de 3-4 ans…A la fin de cette exercice simple, il te suffira de compter le nombre de « pourquoi ? » ou « comment ? » que l’enfant à prononcer pendant ce lapse de temps ! Ces deux petits mots magiques sont les portes d’entrée de la curiosité !

Soft skills et sciences : le rôle primordial des parents

C’est le rôle des parents de répondre, ou tout du moins de tenter de répondre, à toutes ces questions ! Si inlassablement un enfant s’entend dire « parce que c’est comme ça » en réponse à ses questions, alors les portes de la curiosité vont peu à peu se refermer !

Mais si les parents prennent le temps de répondre, voire de chercher les réponses quand ils ne les connaissent pas, alors les « pourquoi » et « comment » continueront à affluer ! Ce sera fatiguant, oui ! Mais tellement bénéfique ! Il est également essentiel que l’enfant soit intégré au processus de recherche quand la réponse ne va pas de soi : on regarde ensemble dans un livre, ou sur internet où de nombreux sites (comme Sciences Ludiques !) peuvent permettre de trouver la réponse à une question ! C’est ainsi que l’enfant grandira en restant curieux.

Il ne faut pas se méprendre ! Les scientifiques sont des adultes qui sont restés bloqués à la phase du pourquoi/comment ?

Soft skills et sciences: une place prépondérante pour la persévérance

Les sciences sont l’art de comprendre ce qui nous entoure, encore et toujours. Se poser des questions et chercher inlassablement les réponses alors que l’on sait parfaitement que ces réponses n’apporteront que plus encore de questions ! Il ne faut pas espérer trouver une réponse à une question en un coup de baguette magique. Parfois il faut des années pour réussir une expérience qui fait la lumière sur un phénomène.

L’histoire de la recherche est jonchée de cas où la persévérance a été primordiale !

Comme une plante qui pousse malgré l’asphalte, le scientifique doit persévérer pour obtenir ce qu’il espère.

La greffe du foie, une persévérance qui remonte aux années 60

Prenons l’exemple de la greffe du foie. La première fois qu’un être humain a été greffé avec un foie c’était en 1963. Quant au premier succès, qui s’est traduit par une survie d’un an après la greffe, il n’a eu lieu que 4 ans plus tard, en 1967. Mais les scientifiques ne se sont pas arrêté là ! Ils ont continué et continuent encore aujourd’hui à améliorer le procédé de greffe du foie. Et c’est parce qu’ils ont persévéré que l’on a atteint un taux de survie de 85 à 90% aujourd’hui !

La FIV : des travaux en avance sur leur temps

On peut aussi prendre l’exemple de la FIV, la fécondation in vitro. Tu sais, ce procédé qui permet de réaliser une fécondation (donc la rencontre entre un gamète mâle et un gamète femelle) à l’extérieur d’un corps puis d’introduire l’œuf ainsi formé dans l’utérus d’une femme. Cette méthode a permis la naissance de quelques 400 000 enfants depuis le début des années 80 malgré des problèmes de fertilité dans le couple parental (Elise de La Rochebrochard, Population&Société, 2018/6, n°556).

La première fécondation in vitro a été réalisée sur une lapine en 1934 par un chercheur américain du nom de Gregory Pincus. A ce moment-là, cette expérimentation soulève un tollé malgré (ou à cause !) de sa réussite ! « L’être humain veut créer une nouvelle humanité où les bébés seraient fabriqués en usine ». « L’être humain ne respecte pas la volonté de Dieu ». Tels sont les arguments qui sont sortis à cette époque pour contrer cette nouveauté.

Pourtant, des chercheurs persévèrent dans cette direction. Ils souhaitent mettre au point la technique de la fécondation in vitro. Et c’est ainsi que 10 ans plus tard, John Rock et Miriam Menkin réussissent la première fécondation entre des gamètes humains, à l’extérieur d’un corps.

C’est encore avec la persévérance d’un autre chercheur, Robert Edwards, que l’étape suivante de la FIV est franchie. Après 20 ans de travaux, un œuf créé sur la paillasse d’un laboratoire peut enfin être transféré dans l’utérus d’une femme avec brio en Grande-Bretagne. C’est la naissance, en 1978, de Louise Brown, premier « bébé éprouvette ». En France, il faudra encore attendre 4 ans pour qu’Amandine, issue d’une FIV, naisse pour le plus grand bonheur de ses parents !

Aujourd’hui, de nombreux bébés naissent par FIV, une technique issue de la persévérance des scientifiques

Rechercher technique : toujours de la persévérance

Mais il n’y a pas que dans le domaine de la santé qu’il faut être persévérant ! 8 ans se sont écoulés entre le lancement du projet Apollo (1961) et le premier pas sur la lune (1969). 16 ans ont séparé ce qui est considéré comme le premier véritable avion (1903, avec les frères Wright) et l’avion qui fut capable de traverser l’océan Atlantique (1919 avec Albert Cushing Read).

Crois-tu sincèrement que nous aurions réussi à atteindre de telles performances s’il n’y avait pas eu de la persévérance de la part des scientifiques ? 

Le goût pour les défis : un incontournable

Mais la persévérance ne serait rien sans un certain goût pour les défis qui semblent insurmontables ! Réussir à aller au fin fond de l’océan ou aux confins de l’univers. Comprendre ce qui s’est passé au moment du Big bang et prédire ce qui se passera avec le changement climatique. Réussir à sauver un homme dont le cœur ne fonctionne plus et éradiquer une maladie. Autant d’incroyables défis que les scientifiques ont relevé et relèvent encore aujourd’hui. Mais ne croit pas que ces quelques exemples (les plus emblématiques) soient les seuls dans l’histoire des sciences !

Arriver à isoler une protéine ou comprendre comment fonctionne les interactions entre atomes peuvent se révéler être des défis aussi grands, voire plus grands, que les défis que j’ai cité juste avant !

Les scientifiques aiment se lancer dans des défis qui semble irréalisables!

Je me souviens, lorsque j’étais en thèse, l’un des défis que j’avais dû relever c’était de mettre au point une expérience en utilisant des cellules qui n’avaient jamais été testées sur cette expérience. J’avais beau faire et refaire l’expérience, les cellules ne réagissaient pas comme je voulais ! Pourtant je suivais le protocole à la lettre et je demandais conseils à droite et à gauche. On me répondait alors qu’en suivant le protocole tout allait fonctionner à merveille. Mais non !

Mon premier défi a donc été de comprendre que ces cellules n’étaient pas faites pour supporter cette expérience…et mon deuxième défi fut de faire admettre ce résultat à mon chef !

Finalement, les scientifiques ont deux types de défis à relever : le premier peut être le défi de toute une carrière, une grande question qui régit toutes leurs expériences, tous leurs travaux sont dirigés vers ce défi.

Le deuxième défi serait plus quotidien : arriver à interpréter les résultats d’une expérience quels qu’ils soient : positif ou négatif. Faire admettre à ses paires qu’une théorie semble exacte et est fondée sur de solides résultats.

Curiosité, persévérance, goût des défis

Voilà à quoi je pense quand on me parle de soft skills et sciences : curiosité, persévérance et goût pour les défis ! Ce sont des compétence qui me semblent indispensables à tout bon scientifique ! Elles sont d’ailleurs reliées entre elles ! La curiosité va naturellement amener des défis à résoudre. On peut tout à fait le voir chez les jeunes enfants durant leur période du « pourquoi » : lorsque ton bambin te demande « pourquoi le ciel est bleu ? », il s’agit bien souvent d’un sacré défi pour trouver la réponse (bien sûr, ce n’est plus le cas depuis que Sciences Ludiques existe puisque tu peux trouver sur ce site de nombreuses réponses toutes simples à ce genre de question !)

Et c’est bien de persévérance dont il va falloir faire preuve pour relever ces défis ! Cela ne se résout pas en un claquement de doigts !

Alors ? As-tu les atouts nécessaires pour être un bon scientifique ?

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8 réponses

  1. Merci pour cet article. Il rappelle qu’au-delà de la technique et des compétences scientifiques pointues, un bon nombre de découvertes n’auraient pas vu le jour s’il n’y avait pas derrière des humains qui ont travaillé sur eux-mêmes. Aiguiser sa curiosité, se challenger et persévérer encore et toujours. L’histoire du premier avion est une illustration parfaite!

  2. Merci pour cet article ! Je me souviens encore des mes années lycée où j’avais du mal avec les sciences… Je me rend compte que c’est bien de la persévérance qu’il me manquait !

  3. nathalie dit :

    Merci beaucoup pour cet article riche et bien écrit ! Tu m’as appris des choses passionnantes 🙂

  4. JeanneOO dit :

    Merci pour cet article riche en enseignements. Ces soft skills sont effectivement très utiles. La curiosité pousse à chercher des réponses à ses questionnements, la persévérance permet d’aller au bout de ce qu’on entreprend, et le goût des défis aide à créer et réussir l’inimaginable.

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