Tout savoir sur les plantes carnivores!

Tout savoir sur les plantes carnivores!

Les plantes carnivores

Victimes de tous les fantasmes de romans d’aventures, les plantes carnivores ne sont pas si voraces que ça ! Je te propose de partir à la découverte de ces plantes peu connues !

Qu’est-ce qu’une plante carnivore?

Une plante carnivore est une plante qui a su s’adapter à son milieu de vie. En effet, une plante classique trouve sa nourriture dans la terre où elle plonge ses racines. Or, les plantes carnivores vivent dans des endroits où la terre ne contient pas toute la nourriture dont elles ont besoin. Elles sont obligées de se servir ailleurs que dans le sol pour pouvoir se nourrir et vivre.

C’est dans les petits animaux qu’elles vont trouver leur bonheur ! La plante carnivore peut ainsi se nourrir d’insectes, d’acariens, de petits invertébrés voire même de gecko, d’oisillon ou encore de souris. La plante appelée Nepenthes attenboroughii est même capable de digérer des proies de la taille d’un rat ! C’est la plus grande plante carnivore connue. Elle mesure 1m20 de hauteur. C’est la taille d’un enfant de 6 ans environ!

Une plante carnivore est donc une plante qui est capable d’attirer des petites bêtes comme beaucoup de plantes classiques. Mais une fois la proie attirée, elle est aussi capable de la capturer et de la digérer. Il existe quelques plantes capables d’attirer et de capturer sans digérer la proie. On parle alors de plantes précarnivores. Mais je vais m’intéresser ici uniquement aux plantes carnivores[1].

On connait aujourd’hui 700 plantes carnivores différentes (on parle d’espèce). Et de nouvelles plantes sont découvertes régulièrement.

Attention! Il ne faut pas confondre plantes carnivores et plantes tactiles. Ces dernières peuvent bouger si on les touche mais elles ne mangent pas de proies.

Où vivent les plantes carnivores ?

Les plantes carnivores vivent principalement sur des sols que l’on appelle pauvres. C’est-à-dire de la terre où on ne trouve pas les aliments nécessaires à la bonne croissance des fleurs. De quoi s’agit-il exactement ? Les plantes ont besoin d’azote et de phosphore, deux atomes essentiels à la fabrication des molécules d’ADN, donc de la vie (si tu veux, tu peux lire mon article sur la définition simple de l’ADN).

Ces sols pauvres se trouvent principalement dans les régions tropicales mais on peut en trouver ailleurs comme dans les tourbières, les marais ou les rochers. Peut-être qu’il y a des tourbières à côté de chez toi ?

Comment font les plantes carnivores pour capturer leur proie ?

Avant de pouvoir capturer une proie, il faut l’attirer. Pour cela, les plantes carnivores présentent les mêmes outils que les plantes traditionnelles, à savoir de jolies couleurs et un excellent parfum !

Attirée par la plante, la proie va venir se poser sur celle-ci. Dans la plupart des cas, le piège se situe au niveau des feuilles. C’est suite à des modifications de celles-ci que la plante est capable de capturer sa proie.

Il existe de très nombreuses variétés de feuilles-pièges. En voici quelques exemples :

Les plantes carnivores
Des poils gluants pour les Rossolis
les plantes carnivores
Des urnes pour les Nepenthes
les plantes carnivores
Les mâchoires des Dionées
Les plantes carnivores
Les outres de capture des Utriculaires (visible en b)

Malgré la très grande diversité de ces pièges[2], on peut distinguer deux groupes. Les pièges qu’on appelle « actifs » et les pièges « passifs ». Dans le premier cas, la plante va bouger rapidement pour coincer sa victime. Dans le deuxième cas, la plante n’a pas besoin de bouger pour que la proie soit prisonnière !

Pour les plantes carnivores avec un piège actif, on retrouve, entre autre, les Dionnées et les Utriculaires (photos précédentes). Les Nepenthes, quant à elles, possèdent des pièges passifs. Tout comme les Rossolis ou encore les Brocchinia.

Les plantes carnivores
La Brocchinia possèdes un piège passif au centre de ses feuilles (photo Alex Lomas)

On peut également distinguer un troisième groupe qui est celui des plantes à pièges semi-actifs. Dans ce cas, la plante bouge de façon beaucoup moins vite comparée aux pièges actifs. Par contre, les pièges semi-actifs présente en plus la présence de « glu » une colle très forte qui empêche les proies de se sauver.

Dans tous les cas, une fois la proie piégée, la plante va la digérer pour récupérer ce qui va la nourrir[3]. Pour faire cela, elle peut soit utiliser des bactéries (on parle alors de bactéries procarnivores). Soit elles possèdent elle-même les outils (appelés enzymes) pour digérer sa proie.

Quelle est l’histoire des plantes carnivores?

Pendant longtemps, les plantes carnivores ont été ignorées. Il faut attendre le XVIIIème siècle pour qu’un homme, appelé Arthur Dobbs, s’intéresse à ces plantes alors qu’il était gouverneur de la Caroline du Nord. Il annonça en 1763, qu’il avait découvert une plante qu’il nommait « attrape-mouches sensible ». Cette plante est aujourd’hui connue sous le nom de Dionée attrape-mouche.

Il décida alors d’envoyer cette fleur en Angleterre où un spécialiste des plantes, le botaniste John Ellis, étudia sa façon de se nourrir. C’est au cours de ses travaux qu’il commença à soupçonner que la plante se nourrit de petites bêtes.

John demanda de l’aide à un autre scientifique appelé Carl von Linné. Mais celui-ci ne croyait pas qu’une plante puisse se nourrir d’animaux.

Ce n’est qu’en 1875 que Charles Darwin, grand scientifique, en apporta la preuve. Il a même écrit au sujet de la dionée qu’il s’agissait de « l’une des plantes les plus merveilleuses au monde » (voir son article ici)[4].

C’est ainsi que les plantes carnivores sont entrées dans les sciences pour être étudiées. Avant cela, il n’y avait que quelques récits sur le sujet. Ceux-ci dataient du XVIIème siècle et l’imagination y jouait un grand rôle.

Mythes et légendes entourant les plantes carnivores

Les plantes carnivores ont été à l’origine de beaucoup de mythes et légendes. Parmi eux, on retrouve la vigne vampire, du Nicaragua, ou l’arbre anthropophage, de Madagascar. Mais c’est probablement Jules Lermina qui écrivit le premier conte fantastique qui met en scène une plante carnivore. Ce conte s’intitulait Titane et fut publié le 25 avril 1885 dans le Supplément littéraire du Figaro.

Depuis cela, la réputation des plantes carnivores était lancée. Nous retrouvons notre amie végétale dans de nombreuses situations ! Voici quelques exemples emblématiques !

Dans les films :

Les plantes carnivores dans les films
La petite boutique des horreurs (film de Roger Corman, 1960)
L’âge de glace 3, film d’animation, 2009

Dans les jeux vidéos :

Les plantes carnivores dans les jeux vidéos
Les Sims
Les plantes carnivores dans les jeux vidéos
Super Mario

Dans les BD :

Les plantes carnivores dans les BD
Blake et Mortimer, L’énigme de l’Atlantide
Les plantes carnivores dans les BD
Les schtroumpfs et le Cracoucass

Les plantes carnivores sont en voie de disparition

Malheureusement, les plantes carnivores sont de plus en plus rares. Plusieurs raisons expliquent cela.

La principale raison est la destruction de leur environnement. En effet, l’être humain détruit de nombreuses forêts, en particulier la forêt tropicale qui est un lieu propice aux plantes carnivores. Beaucoup d’entre elles se concentrent dans ces régions. 

De plus, les tourbières, autre lieu de vie des plantes carnivores, sont souvent asséchées à des fins d’urbanisation.

Un autre fait qui explique la disparition des plantes carnivores est la pollution. En effet, une étude (que tu peux retrouver ici) démontre les molécules toxiques qui sont présentes dans certains insectes fragilisent les plantes carnivores qui s’en nourrissent.

Pour finir, certains collectionneurs sont peu respectueux de la nature. En effet, ils prélèvent et font sécher des plantes carnivores rares et en voie de disparition au lieu de les laisser dans la nature pour qu’elles se reproduisent.

As-tu déjà vu une plante carnivore? Aimerais-tu en avoir une chez toi?

  • [1]         M. Lecoufle, Plantes carnivores. Editions Artemis, 2006.
  • [2]         A. Shoar-Ghafari et C. Vintéjoux, « Morphologie des organes de capture des plantes carnivores », Acta Bot. Gallica, vol. 147, no 1, p. 37‑59, janv. 2000, doi: 10.1080/12538078.2000.10515834.
  • [3]         L. Chémery, « La dégradation des proies chez les plantes carnivores », Acta Bot. Gallica, vol. 147, no 1, p. 61‑68, janv. 2000, doi: 10.1080/12538078.2000.10515835.
  • [4]         C. Darwin, « Insectivorous Plants », https://www.gutenberg.org/files/5765/5765-h/5765-h.htm. https://www.gutenberg.org/ebooks/5765/pg5765-images.html.utf8 (consulté le 21 août 2022).
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2 réponses

  1. Olivia dit :

    Délire ! Merci pour cet article, je trouve ça en effet assez fascinant et rassurant ! C’est dingue à quel point la nature s’adapte à son environnement.

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