Vaccin : une définition simple pour tout comprendre en 5 minutes

Vaccin : une définition simple pour tout comprendre en 5 minutes

Une définition simple du vaccin

Est-il possible de donner une définition simple d’un vaccin à un enfant? Tel est la question que je me suis posée lorsqu’Erwan m’a demandé ce qu’était un vaccin! La réponse est oui! Il est tout à fait possible de parler de vaccin et de système immunitaire pour démystifier tout cela! Je te propose donc d’embarquer pour un voyage au cœur de ton armée personnelle! Tu peux regarder la vidéo ci-dessous ou lire l’article que j’ai complété avec un paragraphe sur l’histoire de la vaccination. J’ai toujours trouvé fascinant le mélange histoire-sciences! Bonne découverte!

Qu’est-ce qu’un vaccin?

Pour commencer, il faut savoir que notre corps possède une véritable armée. Celle-ci va permettre de détruire tous les intrus (les virus, certaines bactéries ou autres corps étrangers) qui rentrent dans notre corps.

Le vaccin : définition centrée sur une armée!

Deux groupes forment notre armée personnelle.

Le premier groupe est constitué des cellules et mécanismes qui vont attaquer tout de suite, qui vont être en première ligne, sur le front de la bataille. Il va s’agir de la peau, qui forme un réel rempart contre l’extérieur. Elle va empêcher les intrus de rentrer dans notre organisme.

D’autres éléments entrent aussi en jeux pour protéger notre corps à cette étape comme les larmes, le suc gastrique (un liquide produit par notre estomac), la salive

Certaines cellules appartiennent également à ce premier groupe. Il s’agit des cellules comme les cellules dendritiques, les macrophages… on ne va pas rentrer dans les détails mais il faut savoir que l’on a un ensemble d’acteurs qui servent d’armée en première ligne, c’est ce qu’on appelle l’immunité innée.

Cependant, parfois, ce premier groupe d’armée ne suffit pas, il est dépassé. C’est ainsi qu’un microbe arrive quand même à rentrer dans notre organisme puis à se développer. Dans ce cas-là, on va faire appel au deuxième groupe de notre armée. C’est ce qu’on appelle l’immunité acquise.

Cette dernière va être spécifique à chaque microbe. C’est-à-dire qu’il ne va pas utiliser les mêmes armes en fonction du microbe. Notre corps va produire des armes qui vont être spécifiques à un microbe.  Cette méthode est super efficace mais il faut attendre plusieurs jours pour que ces armes soient fabriquées. Ce délai est suffisamment long pour que la maladie puisse s’installer tranquillement.

L’objectif d’un vaccin c’est de réduire ce temps.

définition du vaccin : son mécanisme passe par l'immunité adaptative
Cette cellule, appelée lymphocyte, fait partie de l’immunité adaptative, spécifique à un virus donné.

Mécanisme de la vaccination

Qu’est-ce qu’il y a dans le vaccin ? Et bien il y a tout simplement le virus ou la bactérie qui va nous rendre malade. Ou alors une partie de ce microbe ou encore simplement un élément, une protéine que va produire ce microbe.  En injectant ceci dans notre organisme, c’est comme si on disait à notre organisme « voilà je te présente ce virus, c’est un méchant virus. Il faut se protéger contre lui »

Bien évidemment, ce virus que l’on injecte n’est pas capable de nous rendre malade. On dit qu’il a été atténué, donc il est comme endormi. Il est incapable de nous rendre malade mais notre corps va réagir comme s’il était au meilleur de sa forme. Donc il va se mettre à produire les armes qui sont spécifiques à ce virus.

Dans un deuxième temps, lorsque le vrai virus, celui qui est en pleine forme, va venir dans notre organisme, notre armée saura le reconnaître. Elle aura à sa disposition des armes beaucoup plus rapidement et le virus n’aura pas le temps de se développer. Cela va être bien plus efficace et on va être moins malade voire pas malade du tout tellement notre corps aura été efficace pour faire face à ce virus.

La définition du vaccin est indissociable du virus de la variole.
Le virus de la variole, vu au microscope électronique, est à l’origine d’épidémies importantes au XVIIème siècle

Histoire de la vaccination

De l’Antiquité au XVIIIème siècle : début de la définition du vaccin

La vaccination ne date pas d’aujourd’hui[1] ! A vrai dire, dès l’Antiquité, les savants avaient remarqué que, dans le cas de certaines maladies, les personnes qui étaient tombées malades une fois, ne tombaient pas malade une deuxième fois ! Il s’agit-là du principe même de la vaccination !

Bon, par contre, à cette époque, ils ne savaient pas comment initier artificiellement ce mécanisme ! Pendant les siècles qui ont suivi, de générations en générations, les médecins ont tenté de provoquer cette première réaction du système immunitaire qui permet de se protéger d’une seconde infection. Et pendant très longtemps, les personnes sur qui étaient testés ces vaccins tombaient malades ou ne développaient pas de réponse immunitaire suffisante pour être protéger contre une nouvelle attaque des virus.

Bref, la vaccination gardait tout son mystère et il était alors impossible de la provoquer artificiellement.

Ces tests ont été fait en particulier contre une maladie qui s’appelle la variole. Des épidémies de varioles apparaissent régulièrement au cours du XVIIIème siècle, laissant derrières elles des milliers de victimes. Les médecins de l’époque prenaient directement du pus présent dans les pustules des personnes atteintes de varioles pour ensuite l’injecter chez des personnes saines en espérant qu’elles développent une protection ! Heureusement que la technique de vaccination a changé depuis cette époque !

Le XVIIIème siècle voit naître la vaccination moderne

Au XVIIIème siècle, Edward Jenner fait une découverte qui révolutionne la vaccination. En effet, certains fermiers, dont les vaches sont atteintes d’une maladie appelée vaccine, n’attrapent jamais la variole ! C’est comme si la présence du vaccin de la vaccine dans leur environnement les protégeait du virus de la variole.

Edward décide donc d’injecter le virus de la vaccine à quelques patients. Ce virus est incapable de rendre malade un être humain, les patients se portent bien après avoir reçu ce virus. Et surtout, ces patients ne développent pas la variole lors des épidémies.

Edward Jenner fut le père de la vaccination moderne
Edward Jenner, père de la vaccination

C’est le début de l’histoire de la vaccination artificielle (dont le nom vient du premier virus utilisé pour protéger d’une maladie). Le vaccin contre la variole est né en 1796, puis fût amélioré. Une importante campagne de vaccination menée au niveau mondiale, permis d’éradiquer totalement cette maladie en 1980[2].

Donc non, ce n’est pas grâce à Louis Pasteur que l’on a une définition précise du vaccin mais bien grâce à Edward Jenner.

Par la suite, les savant améliorent le procédé de vaccination. C’est ce que fit Louis Pasteur en mettant au point le vaccin contre la rage quelques années plus tard en utilisant du serum (c’est-à-dire une partie du sang) de lapin qui sont atteints de rage. La grosse différence avec les premiers vaccins c’est l’agent qui est injecté pour provoquer la réponse du système immunitaire. Edward Jenner a utilisé un virus A pour protéger contre un virus B, Louis Pasteur a utilisé le virus A atténué pour protéger contre le virus A. La protection est donc plus spécifique et plus efficace dans le deuxième cas.

Voilà! La définition du vaccin n’a maintenant plus de secret pour toi!

Dis-moi, sais-tu contre quelles maladies tu es vacciné.e?

Bibliographie de la définition du vaccin

[1]         E. Canouï et O. Launay, « Histoire et principes de la vaccination », Rev. Mal. Respir., vol. 36, no 1, p. 74‑81, janv. 2019, doi: 10.1016/j.rmr.2018.02.015.

[2]         « Smallpox ». https://www.who.int/health-topics/smallpox (consulté le 28 avril 2023).

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2 réponses

  1. Merci pour cet article très intéressant. Il n’est jamais simple de trouver les bons mots et surtout adaptés aux enfants pour leur expliquer toutes ces notions scientifiques !

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